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Ahlem Mosteghanemi |
Biographie
Elle est l'aînée des enfants d’une famille engagée dans la lutte pour l'indépendance nationale algérienne. Son père, Mohamed Cherif, lutte contre la colonisation française . Il est emprisonné à la prison d'El Koudia (Constantine) suite aux événements du 8 mai 1945 et c’est là qu'il fait la connaissance de Kateb Yacine. Deux des oncles de Mohamed El Cherif meurent dans la ville de Guelma suite à ces mêmes évènements. à sa sortie de prison il est persona non grata à la mairie de Constantine où il exerçait. Il perd son emploi. La famille doit se réfugier en Tunisie , ceci d'autant que de ses neuf enfants qu'avait mis au monde sa mère , il était le seul survivant .
Ahlem Mosteghanemi Aurait -elle pu devenir écrivaine sans un père comme le sien , sensible au frisson des mots et "fou à lier" de la rime et de la tonalité des phrases , poète à ses heures , et rêveur d'une révolution aux dimensions maghrébines ?
Son père Mohamed Chérif lui a fait découvrir , alors qu'elle était collégienne les grands textes de la littérature française tout comme il lui a fait partager son amour de la poésie ( Lamartine , Hugo , Verlaine ..) Dans les années 1963 et 1964 le père cumulait la fonction de haut fonctionnaire à la présidence chargé du secteur de l'autogestion agricole , fer de lance de la politique agricole de l'époque , et aussi celle de journaliste à "révolution africaine" et radio nationale en langue française . Ahlem s’était imbibée de cette période charnière pleine d’espoirs et de désillusions . elle essayait de décoder l’Algérie à travers les soupirs de son père qui aurait souhaité voir l’Algérie être à la hauteur de ses millions de martyrs .
Ahlem Mosteghanemi fait des études secondaires , avant de travailler pour la radio. Elle anime une émission, Hamasat, qui lui confère une certaine réputation littéraire. Son premier recueil de poésies paraît en 1973 sous le titre Ala Marfa' Al Ayam (Au havre des jours). Elle décroche avant son départ pour la France une licence en littérature à l’université d’Alger.
Installée à Paris, elle épouse un journaliste libanais, et tout en fondant une famille soutient une thèse sous la direction de Jacques Berque. Depuis 1992 elle vit à Beyrouth .
Réception
L’œuvre de cet écrivain est populaire dans le monde arabophone, notamment au Liban, en Jordanie, en Syrie, en Tunisie et aux Émirats arabes unis.
Jacques Berque écrit une préface élogieuse pour la traduction d’un de ses livres. Dans Une cause jamais perdue2, il lui consacre un chapitre (« L'intercession de la femme ») en reprenant sa préface, il fait l’éloge de la documentation, de la lucidité de l’auteur qui sait utiliser une expérience vécue en prenant ses distance avec elle3. Il va jusqu’à professer son adhésion à ses idées (une littérature faite par des hommes et s'adressant à des hommes)4.Son livre Dhakirat al-jasad, Mémoire de la chair, est classé parmi les cent meilleurs romans arabes de tous les temps , tout comme il la propulse au regard du nombre impressionnant de ses lecteurs au moment où lectorat arabe fait un peu partout défection , comme l'une des femmes les plus influentes du monde arabe .
www.babelio.com/auteur/Ahlam-Mustaganimi/160070.
Ahlem Mosteghanemi draine plus d'un million de fans sur facebook et inaugure par rapport à d'autres écrivains arabes contemporains une nouvelle façon de communiquer avec ses lecteurs et lectrices , pour lesquels elle consacre une partie de son temps sur le net . Son nouveau roman "Le noir vous sied parfaitement " " El assouad yalikou biki " qui vient de paraître à la fin de l'année 2012 a été incontestablement la révélation littéraire de l'année et tout porte à croire qu'il aura un succès aussi important que " Mémoire de la chair" "
Œuvres
Au havre des jours, Ala Marfa' Al Ayam, 1973.
Écriture dans un moment de nudité, Kitaba Fi Lahdat Ouray, 1976
Algérie, femmes et écriture, préface de Jacques Berque, 1985, réédition l'Harmattan, 2000 (ISBN 978-2-85802-506-0 et 978-2858025060)
Mémoires de la chair, traduction française de Mohammed Mokeddem, 332 p., Albin Michel, 2002, Prix Naguib Mahfouz et Prix Nour de la meilleure œuvre féminine en langue arabe (ISBN 978-2-226-13397-7 et 978-2226133977)
Le Chaos des sens, traduction française France Meyer, 323 p., Albin Michel, 2006 (ISBN 978-2-226-16817-7 et 978-2226168177)
Aber Sarir, (Passager du lit), Paris, Éditions Ahlam Mosteghanemi, Liban, Dar Al-Adab, 2003
Nessyen.com
el assoaud yalikou biki - naufel lilnachr liban
Bibliographie
Jacques Berque, « L'intercession de la femme » in Une cause jamais perdue. Pour une Méditerranée plurielle, textes politiques (1956-1995), éditions Albin Michel, 1998 (ISBN 978-2-226-10620-9)
Notes et références
- About the Author Jacques Berque, Une cause jamais perdue. Pour une Méditerranée plurielle, textes politiques (1956-1995), éditions Albin Michel (1998)(ISBN 978-2-226-10620-9)
- Berque, 1998, p. 194
- Berque, 1998, p. 81
Mémoire du Corps
Ahlem mosteghanemi extrait de son livre
ما أجمل الذي حدث بيننا.. ماأجمل الذي لم يحدث.. ما أجمل الذي لن
قبل اليوم، كنت أعتقد اننا لايمكن ان نكتب عن حياتنا الا عندما نشفى منها.عندما يمكن أن نلمس جراحنا القديمة بقلم، دون أن نتألم مرة أخرى.
عندما نقدر على النظر خلفنا دون حنين، دون جنون، ودون حقد أيضا.
أيمكن هذا حقاً؟
ولهذا نحن نكتب، ولهذا نحن نرسم، ولهذا يموت بعضنا أيضاً.
لاادري.. فقبلك لم أكتب شيئاً يستحق الذكر.. معك فقط سأبدأ الكتابة.
كان مارسيل بانيول يقول:
"تعود على اعتبار الاشياء العادية.. اشياء يمكن ان تحدث ايضاًَ". اليس الموت في النهاية شيئاً عادياً. تماماً كالميلاد، والحب، والزواج، والمرض، والشيخوخة، والغربة، والجنون، وأشياء أخرى؟.....
عندما ابحث في حياتي اليوم، اجد ان لقائي بك هو الشيء الوحيد الخارق للعادة حقاً. الشيء الوحيد الذي لم أكن لأتنبأ به، أو أتوقع عواقبه عليّ.....
مازلت أتساءل بعد كل هذه السنوات، اين اضع حبّك اليوم؟
أفي خانة الأشياء العادية التي قد تحدث لنا يوما كأي وعكة صحية او زلة قدم.. أو نوبة جنون؟......
... وعبثاً رحت أفك رموز كلامك. كنت أقرأك مرتبكا، متلعثماً، على عجل.
وكأنني أنا الذي كنت أتحدث إليك عني، ولست أنت التي كنت تتحدثين للآخرين، عن قصة ربما لم تكن قصتنا
Edité par Dar Al-Adab à Beyrouth 1993.- Il est aujourd’hui à sa 17ème édition (ce qui est unique dans l’histoire de la littérature arabe contemporaine).
"Je veux t’aimer ici , dans une demeure bâtie telle ton corps, une demeure conçue comme une maison andalouse. Je veux fuir avec toi ces villes construites comme des boîtes, loger ton amour dans une demeure qui te ressemble, suivant les courbes de ta féminité arabe. Une demeure où se cache derrière ses arcs, ses rondeurs et ses dessins mon souvenir premier. Une maison où le jardin sommeille dans l’ombre d’un citronnier géant, un citronnier qui ressemble à ceux plantés par les Arabes dans leurs demeures andalouses. Je veux m’asseoir à tes côtés, comme je reste ici devant ce petit ruisseau où nagent des poissons rouges, te contempler, surpris. Je sens ton corps comme je respire l’odeur du citron vert avant de mûrir. Toi mon fruit défendu. Devant chaque arbre, je te désire.
"Je veux t’aimer ici , dans une demeure bâtie telle ton corps, une demeure conçue comme une maison andalouse. Je veux fuir avec toi ces villes construites comme des boîtes, loger ton amour dans une demeure qui te ressemble, suivant les courbes de ta féminité arabe. Une demeure où se cache derrière ses arcs, ses rondeurs et ses dessins mon souvenir premier. Une maison où le jardin sommeille dans l’ombre d’un citronnier géant, un citronnier qui ressemble à ceux plantés par les Arabes dans leurs demeures andalouses. Je veux m’asseoir à tes côtés, comme je reste ici devant ce petit ruisseau où nagent des poissons rouges, te contempler, surpris. Je sens ton corps comme je respire l’odeur du citron vert avant de mûrir. Toi mon fruit défendu. Devant chaque arbre, je te désire.
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